mercredi 4 mai 2022

Pourquoi une approche différente pour aborder la question du REM de l’Est?


Je sais bien que la procédure pour élaborer le tracé d’une ligne de métro ou encore de train léger relève d’une analyse évidemment beaucoup plus complexe que ce que je suggère dans ces pages. Le tracé de CDPQ Infra qui suit le boulevard René Lévesque est certainement obtenu par l’aboutissement, jusqu’à la conclusion finale, d’un processus complexe qui a analysé les besoins des clientèles, les coûts, les contraintes et un grand nombre d’autres paramètres. La solution de CDPQ Infra arrivera cependant à un véritable un cul-de-sac. Le processus qu’ils tentent de mener à terme va se heurter à un mur d’oppositions.

Ils ont conclu qu’il est impossible de réaliser le REM de l'Est en tunnel dans la portion du tracé qui suit le boulevard René Lévesque. À l’exception d’une petite section de 500 m entre la gare centrale et la rue Jeanne-Mance, tout leur tracé au centre-ville sera sur pylônes. Une rampe pour la transition entre le souterrain et l’aérien en plein milieu du boulevard René Lévesque va devoir bloquer de façon permanente l’occupation au sol sur au moins 200 mètres entre le complexe Guy-Favreau et le complexe Desjardins. Cela signifie en plus une rue transversale fermée définitivement. Toutes les deux minutes une rame va surgir du sol pour grimper sur la rampe jusqu’à la plateforme aérienne. Jamais la population de Montréal n’acceptera de voir la ville balafrée de corridors aériens sur de pylônes dans des quartiers habités.  Si le processus a abouti à une telle proposition, ne serait-ce pas le tracé lui-même qui serait le principal problème? Ou bien est-ce plutôt l’approche retenue par CDPQ Infra ? Si rigoureuse et multifactorielle soit-elle, elle n’a pas livré une solution acceptable.

J’ai tenté une approche totalement différente et je l’ai choisie beaucoup plus simple au départ. Je suis parti de l’idée qu’un tracé aérien sur pylônes est affreux; de même un corridor au niveau du sol n’est pas disponible et il est impensable d’en créer des nouveaux. J’ai conclu que tout devrait se réaliser en souterrain. Je ne suis spécialiste que de l’ingénierie géologique et de géotechnique. Je me suis donc attaché à regarder la possibilité d’une solution souterraine dans le roc. Le roc calcaire à Montréal est idéal de façon générale pour la construction de tunnels, soit en méthode conventionnelle, soit par tunnelier de grand diamètre. J’ai retenu un tracé où du roc bien solide est accessible à des faibles profondeurs. De plus, mon tracé coïncide avec des zones laissées pour compte par les réseaux de transport collectif existants.

Je laisse d’autres plus compétents dans les sphères autres que la géotechnique valider l’intérêt du tracé que j’ai élaboré avec mon approche géotechnique. Je suis cependant très confiant que ce tracé coïncide de très près à des besoins réels et qu'il va rallier un large consensus auprès des experts indépendants et auprès de la population.

En anglais existe l’expression « design with nature » ; la nature c’est aussi la géologie. Je crois que la nature a bien servi l’implantation historique des populations dans l’île de Montréal. Je crois aussi que le tracé que j’ai obtenu servira très bien les besoins en mobilité de ces populations.

Addendum 5 mai 2022: Le gouvernement retire le projet TRM de l'Est à CDPQ Infra et abandonne la partie que ce promoteur avait choisi de faire depuis le centre-ville. Cette approche menait de toutes façon à un cul-de-sac, comme je l'avais écrit en septembre 2021.

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